DÉFI « ÉCRIS TA SÉRIE »

Cette année, le lycée Rostand faisait partie des cinq lycées sélectionnés dans l’Académie de Lille pour participer au défi « Écris ta série » , un projet imaginé par le Centre National de la Cinématographie en partenariat avec le Ministère de l’Education nationale. Il s’agissait de sensibiliser les 15-18 ans à l’écriture sérielle.

Sous la conduite de leur professeur de Cinéma-AudioVisuel Mme Boulhaïs et de Bruno Follet, intervenant professionnel de l’association Cinéligue, les élèves de Première ayant choisi l’option se sont donc lancés dans ce projet stimulant en lien avec l’un des questionnements de leur programme (Cinéma & nouvelles écritures).

En groupes, ils ont imaginé deux séries dont ils ont créé les « bibles ». Ce terme désigne les documents qui détaillent le projet : concept (histoire, arène[1], personnages), éléments d’arches (une saison contenant six épisodes de dix minutes chacun), scénario de l’épisode pilote (premier épisode), note d’intention et moodboard (ce terme anglais désigne un corpus d’images présentant l’ambiance de la série : photos d’acteurs, d’objets importants, de lieux…). Les élèves y ont travaillé pendant plusieurs mois : après une phase de présentation du projet, ils se sont approprié les codes de la série à travers des documents  professionnels sur de vraies séries (Loulou, Les Grands, Tu préfères, Lupin, Stranger Things…) mis à disposition par le CNC puis ont entrepris la création de leur propre série.

C’était un projet d’écriture pure (pas de tournage prévu) ce qui a permis aux élèves de laisser aller leur imagination. Ils ont créé deux séries. L’une, Un Baiser de cinéma (Emeline Locment, Naomie Roque et Arthur Vandevelde), se rattache au genre de la comédie romantique et se déroule sur un tournage en métropole lilloise. Elle relate l’histoire de Francesco, un acteur hétérosexuel qui se rend compte, lors d’un baiser qu’il échange avec Elliot, son partenaire à l’écran, que ce dernier ne le laisse pas indifférent. La situation est d’autant plus compliquée qu’Hannah, la compagne de Francesco est costumière sur le tournage et qu’elle est elle-même courtisée par Luc, le réalisateur !

L’autre série s’intitule L’Internat (Mathéo Delbecque-Hutin, Sulayman Filali et Thomas Winer) : elle s’inscrit dans le registre fantastique. Comme l’indique son titre, elle a lieu dans un internat qui fut jadis le site d’une ménagerie détruite par le feu. Les internes ont d’étranges visions animales et trois d’entre eux, Thibaud, Ahmed et Camille, décident de mener l’enquête… Les bibles devaient être remontés au CNC pour le 5 mars. Parmi les 335 projets créés à l’échelle nationale, aucun projet n’a malheureusement été sélectionné dans notre académie.

Malgré cela, les élèves ont beaucoup appris et ont travaillé un point du programme de CAV : « j’ai trouvé cette expérience très enrichissante car elle m’a permis de m’immiscer dans la peau d’un scénariste pendant quelques semaines » (Sulayman), « Mon regard sur les séries a complètement changé : je me demande combien de temps il a fallu pour écrire telle série, comment est né le concept de la série, combien de versions du scénario il y a eu… » (Emeline), « le moment de créer les épisodes et le scénario fut le meilleur moment du projet et le plus intéressant car nous étions poussés à utiliser pleinement notre imagination » (Mathéo) ; « Ce qui m’a paru le plus difficile, c’est d’écrire le scénario mais c’est aussi ce qui m’a le plus passionnée : nous avons joué le rôle de nos personnages principaux[2], c’était amusant et un peu compliqué » (Naomie). Il s’agissait de les faire passer d’une posture de spectateurs à une posture de créateurs en les amenant à prendre un recul critique sur un genre qu’ils ont l’habitude de consommer à des fins de pur divertissement, à en interroger le fonctionnement, à s’en approprier les codes avant de créer leur propre série.

               Le projet a trouvé un prolongement cohérent dans le Festival Séries Mania où les élèves ont passé une semaine entière !


[1] Cadre spatio-temporel de l’intrigue.

[2] Les élèves ont été invités à jouer leurs dialogues pour qu’ils sonnent juste. (NDLR)

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